Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 09:42
Le site de Bagan s'etend sur une grande plaine guere accidentee de terre rouge. Entre epineux, cactus, palmiers bien droits et toutes sortes de broussailles, se dressent des milliers de temples de toutes tailles, temoins de la ferveur religieuses des differents rois qui se sont succedes ici (parfois violemment, les successions n'etant pas toujours le resultat de la mort tranquille d'un roi au fond de son lit!)
Il y a des temples minuscules, caches au bout d'une route de sable, d'autres enormes que l'on voit de loin et sur lesquels on peut grimper pour admirer la campagne et le coucher de soleil (quand il y  en a un, ce qui ne sera pas helas le cas, trop de nuages). Tous abritent des bouddhas aux sourires placides, on y trouve aussi parfois des peintures du 12 ou 13e siecle, gardes ou non par des chauves souris.
Dans la plupart des temples, un gardien attend patiemment le touriste, espece assez rare en cette saison. Ils vous suivent partout; pour un petit billet, ils eclairent les fresques, et surtout, finissent inlassablement par vous proposer des peintures de sable collees sur une toile de coton qui imitent assez maladroitement celles qu'ils viennent de vous montrer. A la 15eme fois, je manque de craquer (ils sont tres gentils, mais un peu collants quand meme)

A Bagan, on a le choix de se deplacer en carriole a cheval (version luxe, avec l'arriere amenage d'epaisses banquettes fleuries) ou en velo (version liberte, mais comme la liberte se paie, les selles entament serieusement le fessier). Ayant choisi la deuxieme version, je zigzague de temple en temple, croisant une fois un serpent vert au corps gros comme le poing qui ondule a toute vitesse a quelques metres de moi avant de disparaitre dans un mur!
Je croise aussi des jeunes garcons qui essaient de vendre leur peinture en me suivant sur une moto, des villageois qui helas, reclament 'un petit cadeau' en echange d'un sourire... Ici aussi, le tourisme est en train de gater les personnes qu'il fait vivre. Si l'on est vite excede par les bandes de gamins qui vous suivent en reclamant des 'caramelos', cela s'explique quand on voit des dames bedonnantes avec les chaussettes au mollets sortir d'un bus a air conditionne pour les distribuer a poignees (tres malins dans un pays ou il est assez manifeste que les soins dentaires sont quasi inexistants). Le troc etant egalement d'usage dans ce pays isole tant par l' embargo qui le frappe que par la pauvrete, j'assiste aussi a d'autres tentatives d'echanges assez improbables ; une jeune ecervelee essaye de fourguer des plaquettes de medicaments sans boite ni notice en echange d'une echarpe coloree. Une autre, ayant fouille son sac, tente sa chance aupres de la vendeuse avec un sachet plein de tampons hygieniques (inconnus ici) ; la vendeuse regarde le sac avec curiosite puis hoche  la tete et demande s'il s'agit d'une sorte de the qu'il faudrait faire infuser.

Quand on trouve un temple ou ne sevissent ni touristes, ni vendeurs un peu trop pressants, on peut monter s'installer pour regarder tranquillement toutes ces coupoles rouges ou blanches ou parfois dorees qui percent entre la vegetation seche, ou les paysans qui font simplement leur boulot : famille surgissant inopinement au detour d'un chemin de terre, en equilibre sur un char a boeuf qui transporte le repas du soir du betail, ou des files de jeunes filles qui trimballent des kilos de legumes attaches au bout d'un balancier en bambou.
Alors Bagan, un peu trop touristique, mais cela reste magique...
Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

Recherche

Liens