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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 09:28
Tradition de fin du voyage, voici les photos

http://picasaweb.google.com/achordern/Birmanie2009?feat=directlink
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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 15:50

Yangoon, ce sont des restes de la splendeur coloniale qui s'effritent lentement, les facades lépreuses d'humidité où l'on accroche le linge qui ne sèche jamais vraiment, les tas d'immondices abandonnés dans toutes les allees, les mendiants et les laissés pour compte de ce régime politique hideux qui, assis à meme le sol pour manger vous proposent quand meme de partager leur repas, les chiens placides qui le soir se réunissent en meutes hargneuses, les trottoirs si défoncés qu'un voyageur de ma guest house est passé a travers une plaque de béton, les bus surchargés où l'on se pousse pourtant pour vous faire une place...

La ville semble avoir été dévastée par un conflit ; abandon, négligence, pauvreté ; plus qu'ailleurs on sent que le gouvernement, milliardaire grâce aux diverses ressources (pétrole, bois, pierres précieuses à foison) laisse son peuple à l'abandon. Tandis qu'une minorité se pavane en 4x4 rutilants et descend dans des hôtels au luxe invraisemblable (pas de chambre a moins de 500 $ au légendaire hôtel Strand, cousin du Raffles de Singapour où le prix d'un sandwich correspond au salaire hebdomadaire d'un conducteur de trishaw), les habitants tentent tant bien que mal de s'en sortir, d'autant que tout est payant (école, soins médicaux...) et que les perspectives de changement ne semblent qu'un rêve destiné à bercer les inconscients
Pourtant, malgré la décrépitude, les enfants qui travaillent, la pollution et la saleté, les habitants de Yangoon gardent la meme gentillesse qu'ailleurs dans le pays, toujours affables et souriants, toujours curieux de savoir si vous aimez leur pays...

Je fais une dernière halte au marché où les touristes sont aussi rares qu'ailleurs, puis un tour a l'immense pagode Shwedagon; des dizaines de stupas et de pagodons d'or qui abritent des tas de bouddhas dans toutes les positions  ainsi que des nats, ces divinités locale multiples qui portent chance aux voyageurs, a ceux qui souffrent des dents, a ceux qui vont passer des examens. J'apprends que je suis née le meme jour que bouddha et dois par conséquent payer mes respects à la divinité du vendredi... le cochon d'Inde. Je lui arrose donc la tète des tas de fois, puis donne un cours de français impromptu a un apprenti guide, et puis voici le temps de faire mes valises pour revenir vers Bangkok avant de m'envoler pour Paris.


Comme toujours, quand je dois finir un de ces voyages extraordinaires, je pense a l'Occident si différent, à la débauche de commerces et de richesse et l'abondance des rues illuminées et je me demande comment et pourquoi nous avons perdu l'habitude de sourire, si bien ancrée en Asie.  Peut être que c'est le seul moyen de supporter la misère? En tous cas, je ne suis pas près d'oublier ce pays incroyable...

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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 15:21

Le lac Inle est un petit coin de paradis; vaste etendue d'eau qui reflete sereinement les nuages et les collines qui le bordent, ils abrite toute une populuation de pêcheurs qui jettent de petits filets ou des nasses de bambou pour attraper les poissons que l'on mangera le soir, tout en ramant avec les pieds! Tout autour du lac, des villages lacustres, hautes maisons sur pilotis, ou l'on cultive des tas de légumes, surtout des tomates un peu pâlottes qui poussent sur d'étroites bandes de terre érigées entre les maisons et que les paysans récoltent dans des barques à fond plat.

On peut se promener sur le lac en bateau pour aller visiter les artisans locaux qui travaillent minutieusement l'argent, la soie, le lotus (trois semaines pour tisser une écharpe), ou fabriquent des cheerots, ces cigares locaux avec des filtres en fanes de mais qui sont colles a la colle de riz.
On peut aussi y faire de belles promenades au milieu des champs ou vers les monastères (y compris celui ou les moines ont appris a des chats à sauter a travers des cerceaux), et toujours au cours des promenades, on rencontre des Birmans et on est frappe de plein fouet par leur gentillesse renversante. Une promenade commencée le matin sous un soleil féroce se termine le soir sous une pluie de fin du monde.  Le petit gué de quelques centimètres traverse a l'aller est devenu une rivière bouillonnante infranchissable pour les véhicules a moteur. Heureusement, les gens du coin nous aident à passer les vélos puis à traverser, de l'eau jusqu'aux cuisses, le plus vite possible pour éviter les débris et les troncs que le courant charrie a toute allure.  Apres cette mémorable traversée, on rentre en chantant, trempes jusqu'aux os, crottes et infiniment heureux.
Et puis on peut aussi ne rien faire. Dans la guesthouse aux planchers de teck, il y a de moelleuses banquettes ou passer des heures a lire, rêvasser en regardant les geckos qui se poursuivent au plafond ou écouter les cochons voisins qui couinent un peu fort en se demandant si on va se faire masser le soir meme ou le lendemain. Dure vie!

Et puis hélas, vient la fin de cette étape tranquille. Le petite groupe de trekkeurs que nous avions forme, après avoir et maintes fois arrose notre rencontre, se sépare pour partir chacun vers un endroit différent. Je quitte les rues tranquilles de NyaungShwe en équilibre précaire a l'arrière d'une moto (sans casque, mais ce n'est pas plus mal ;  les habitants de la région ont l'inexplicable habitude de porter des casques de moto qui reproduisent ceux de la deuxième guerre mondiale et de les orner de stickers en forme de croix gammée ou d'aigle allemand. Curieux pour des gens qui souffrent au quotidien d'une regime autoritaire).

Dernier voyage en bus, 17h plus 3 h d'attente pour rallier Yangoon. C'est long, surtout quand mon voisin est malade comme un chien et alterne les séances tète baissée dans son petit sac en plastique et la somnolence sur mon épaule, surtout quand la télé diffuse a plein tube un film très très long ou il y a beaucoup de larmes, des acteurs très mal habilles et bien sur un dénouement heureux. Surtout quand les quatre premières heures de route dans les montagnes se font sous une pluie diluviennes sur des pistes complètement défoncées qui ne méritent guère le nom de route et que les camions qui viennent en sens inverse sont si nombreux qu'il faut régulièrement s'arrêter complètement pour en laisser passer des processions... et surtout quand on voit dans la rivière grossie par les pluie qui longe la piste un bus tout a fait semblable au notre qui oscille contre un tronc d'arbres et n'a pas du tomber depuis bien longtemps, vu qu'il y a encore des curieux sur la rive. Gloups. Ne reste qu'a s'endormir tant bien que mal en espérant que le chauffeur n'aura pas la même idée, qu'un chien errant ne décidera pas de se jeter sous les roues, que l'on arrivera a bon port quoi...

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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 10:06

De la plaine sèche de Bagan aux montagnes qui abritent Kalaw, il y a une douzaine d'heures de bus, assise sur des sièges inventés par un sadique (mais un autre passager qui connaissait bien l'Afrique m'a assure qu'on y trouvait bien pire).

Kalaw, petite bourgade d'altitude, abrite un curieux marché tournant où l'on vend des bassines en plastique venues de Chine, des longyis, de l'alcool distillé localement, et surtout, toutes les spécialités culinaires locales dont la composition est souvent bien difficile à deviner; il faut gouter pour savoir, parfois c'est savoureux, parfois infect.
Les ethnies locales reconnaissables à  leurs différentes coiffures (parfois des serviettes éponges artistement nouées) s'y mêlent aux quelques Népalais et Sikh du Punjab, nés d'une émigration qui date de 3 ou 4 générations, et qui n'ont jamais pu retourner au pays; trop cher, trop compliqué, alors ils vivent un peu entre eux, parlant encore l'hindi ou le népalais et cuisinant le dahl aux lentilles et les chapatis.
De Kalaw, je pars avec quatre autres compagnons pour un trek de trois jours, qui nous mènera, à la dure, quelques soixantaines de kilomètres plus loin, au lac Inle.

Trois jours au milieu du peu de foret primaire qui n'ait pas encore été coupée ou brûlée, à l'assaut de collines où l'on patauge dans une boue gluante et glissante qui s'accroche aux chaussures, tout comme les infernales sangsues qui remontent le long des jambes.
On y croise des gens inlassablement occupés à cultiver les champs et les rizières et qui nous saluent joyeusement, des jeunes filles aux sourires étincelants juchées sur des buffles peureux (j'avais fait le pari d'en embrasser un, mais le seul que j'ai réussi à approcher un peu s'est sauvé au galop ;(
Les enfants et les femmes ont le visage jaune, enduit de tanaka ;  écorce râpée d'un arbre local que l'on s'applique généreusement sur le visage et qui a des vertus cosmétiques et surtout sert d'écran total; les plus inspirés y dessinent des rayures à coup de brosse a dents, certains n'en mettent que sur les pommettes quand d'autres en appliquent une couche si épaisse que leur peau semble presque verte.

On fait un détour chez le Chaman local, encore en exercice après plus de soixante ans, qui nous fait gouter ses préparations a base d'herbes et d'écorces diverses. Certaines sont censées prévenir la malaria, d'autres assurent une bonne digestion, d'autres encore sont garantes de la bonne sante générale. On essaie des 'pastilles' a base d'opium et de marijuana qui devraient en principe garantir contre le mal de dos ; c'est un peu comme manger une boulette de terre roulée sous les aisselles, beurk, vite une tasse de the pour faire passer le gout. Et puis on repart gaiement, couverts de fleurs par ses petites filles.
Le premier soir, on dort chez l'habitant, sagement alignes sur des matelas peu épais; l'expédition la plus mémorable de la journée sera celle qui doit nous amener aux toilettes au fond du terrain (on y a va en groupe pour ramasser les infortunés qui s'étaleraient dans la boue, laquelle arrive parfois a mi mollet). Environ 15minutes pour faires l'aller retour, soit une bonne centaine de mètres, tongs aspirées par la boue et fou rires assures...

Le soir suivant, nous voici dans un monastère ou tous les trekkeurs se retrouvent a dormir en rang dans la salle des prières. Un peu avant le petit jour, nous voici réveilles par les prières des moines; des voix graves des plus vieux scandent des 'om'. tandis que des moinillons à la voix flutée se répondent en chantant et en essayant de résister à l'endormissement qui les guette avant la fin du couplet. C'est a la fois céleste et maladroit, mais ce qui est sur, c'est que l'on a bascule dans un autre monde!

Et puis la route continue, collines, rizières, cailloux, pluie, sourires, banyans, boue rouge, chants, baies amères et délicieuses cueillies en route, ponts en bambou précaires dont l'un d'eux cèdera sous le pas de celui qui marchait devant moi... Voila, il fallait hélas que cela finisse, nous voici a l'embarcadère. On embarque sur une longue barque a fond plat qui nous fait traverser le lac Inle pour aller a NyaungShwe, petit village tranquille au bord du lac pour la prochaine étape de farniente.

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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 09:42
Le site de Bagan s'etend sur une grande plaine guere accidentee de terre rouge. Entre epineux, cactus, palmiers bien droits et toutes sortes de broussailles, se dressent des milliers de temples de toutes tailles, temoins de la ferveur religieuses des differents rois qui se sont succedes ici (parfois violemment, les successions n'etant pas toujours le resultat de la mort tranquille d'un roi au fond de son lit!)
Il y a des temples minuscules, caches au bout d'une route de sable, d'autres enormes que l'on voit de loin et sur lesquels on peut grimper pour admirer la campagne et le coucher de soleil (quand il y  en a un, ce qui ne sera pas helas le cas, trop de nuages). Tous abritent des bouddhas aux sourires placides, on y trouve aussi parfois des peintures du 12 ou 13e siecle, gardes ou non par des chauves souris.
Dans la plupart des temples, un gardien attend patiemment le touriste, espece assez rare en cette saison. Ils vous suivent partout; pour un petit billet, ils eclairent les fresques, et surtout, finissent inlassablement par vous proposer des peintures de sable collees sur une toile de coton qui imitent assez maladroitement celles qu'ils viennent de vous montrer. A la 15eme fois, je manque de craquer (ils sont tres gentils, mais un peu collants quand meme)

A Bagan, on a le choix de se deplacer en carriole a cheval (version luxe, avec l'arriere amenage d'epaisses banquettes fleuries) ou en velo (version liberte, mais comme la liberte se paie, les selles entament serieusement le fessier). Ayant choisi la deuxieme version, je zigzague de temple en temple, croisant une fois un serpent vert au corps gros comme le poing qui ondule a toute vitesse a quelques metres de moi avant de disparaitre dans un mur!
Je croise aussi des jeunes garcons qui essaient de vendre leur peinture en me suivant sur une moto, des villageois qui helas, reclament 'un petit cadeau' en echange d'un sourire... Ici aussi, le tourisme est en train de gater les personnes qu'il fait vivre. Si l'on est vite excede par les bandes de gamins qui vous suivent en reclamant des 'caramelos', cela s'explique quand on voit des dames bedonnantes avec les chaussettes au mollets sortir d'un bus a air conditionne pour les distribuer a poignees (tres malins dans un pays ou il est assez manifeste que les soins dentaires sont quasi inexistants). Le troc etant egalement d'usage dans ce pays isole tant par l' embargo qui le frappe que par la pauvrete, j'assiste aussi a d'autres tentatives d'echanges assez improbables ; une jeune ecervelee essaye de fourguer des plaquettes de medicaments sans boite ni notice en echange d'une echarpe coloree. Une autre, ayant fouille son sac, tente sa chance aupres de la vendeuse avec un sachet plein de tampons hygieniques (inconnus ici) ; la vendeuse regarde le sac avec curiosite puis hoche  la tete et demande s'il s'agit d'une sorte de the qu'il faudrait faire infuser.

Quand on trouve un temple ou ne sevissent ni touristes, ni vendeurs un peu trop pressants, on peut monter s'installer pour regarder tranquillement toutes ces coupoles rouges ou blanches ou parfois dorees qui percent entre la vegetation seche, ou les paysans qui font simplement leur boulot : famille surgissant inopinement au detour d'un chemin de terre, en equilibre sur un char a boeuf qui transporte le repas du soir du betail, ou des files de jeunes filles qui trimballent des kilos de legumes attaches au bout d'un balancier en bambou.
Alors Bagan, un peu trop touristique, mais cela reste magique...
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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 09:20
A cinq heures du matin, les rues de Mandalay sont deja en pleine effervescence et mon taxi se fraie lentement un chemin entre les camions chinois qui dechargent toutes sortes de marchandises destinees aux marches, jusqu'au Pier d'ou je dois embarquer pour le site de Bagan. Je monte a bord dans l'obscurite sur un ferry qui, meme sans lumiere me parait bien antique, et trouve un coin de pont d'ou je peux contempler les autres passagers qui attendent patiemment le depart, serres sur des nattes installes par terre. Le ferry s'ebranle enfin en meme temps que le jour se leve, et l'equipage distribue genereusement des chaises en plastiaue aux quelques routards qui sont a bord (nous avons paye dix fois le prix reserve aux birmans pour ce privilege, mais elles sont assez inconfortables pour douze heures de voyage, et je finirai par me coucher directement sur le pont pour dormir un peu).
Nous tracons lentement notre route entrs les berges couvertes de joncs et d'herbes de folles, derrieres lesquelles depassent des cornes de buffles et de ces grandes vaches indiennes a bosse, des femmes portant d'enormes charges dans des plateaux disposes sur leurs tetes, ou encore des stupas dores qui sont disseminees un peu partout sur les collines.
A chaque halte, annoncee bien a l'avance par les beuglements puissants de la sirene, deux etroites planches de bois sont jetees a terre (enfin plutot sur la boue de la rive, car il n'y a souvent pas de village mais juste un paquet de gens qui attendent le bateau). Debute alors une impressionnante noriah de passagers et de marchandises ; sacs de riz, scooters, cochons attaches par les pieds et j'en oublie des tas. Les vendeurs a la sauvette deboulent sur le pont pour nous vendre de mini regimes de banane, des galettes de poisson frits ou d'excellents brioches fourrees a la noix de coco. 
Les marchandises debarquees s'eloignent, en equilibre sur la tete des femmes ou hissees dans des chars a boeufs qui sont ici le prinicpal moyen de transport, certaines routes etant impraticables par tout autre vehicule en cette saison o combien humide.
Parfois le soleil brule et il faut alors s'eloigner du bastingage sous peine de se bruler la peau. A d'autres moments, on traverse de mini tempetes qui secouent tout ce qui est sur le pont puis deversent des torrents de pluie. Les infortunes passagers qui se sont installes du mauvais cote (celui du vent) se retrouvent trempes en quelques minutes. L'orage passe d'un seul coup et s'eloigne a l'arriere du bateau en laissant des arcs en ciel jumeaux.
Et puis, de halte en halte, on finit par arriver a destination. Voici Bagan, qui nous devoile quelques uns de ses temples campes sur la rive. Et on est a l'heure!!!
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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 08:55
Mandalay, un nom qui sonne comme une invitation au voyage...
Si le plan de la ville represente un quadrillage de rues bien ordonnees, l'ordre s'arrete au plan! D'hasardeuses bandes d'asphalte serpentent entre la boues et les flaques, sillonnes de rares voitures ou de camions qui ont tot fait de vous laisser crotte, de motos et de trishaws, ces rickshaws a 2 places ou l'on peut s'asseoir a cote du conducteur pour discuter avec lui. Le traffic est rendu plus erratique encore car si le volant des voitures est a droite, la circulation est aussi sur la droite... depuis qu'un jour il y a une trentaine d'annees, un general a decide que ce cote lui etait plus favorable!!!
Sur les bords des rues detrempees sont installes les 1000 metiers d'Asie; reparateurs en tous genres (chaussures, moteurs, velos...), vendeurs de beignets qui cuisent dans des grosses marmites a fritures noircies guere ragoutantes, vendeurs de fruits disposes a meme le sol dans des plateaux d'osier, de droles de gateaux gluants que l'on decoupe aux ciseaux, 'maisons de the' ou l'on peut siroter... un the justement sur des minuscules tabourets autour de tables naines.
Ville religieuse s'il en est, Mandalay compte des centaines de pagodes et de monasteres, et surtout des dizaines de milliers de moines vetus de pourpre et de nonnes en rose dragee qui arpentent inlassablement les rues avec leurs boites a offrandes.
Je visite la plus grande pagode de la ville, coupoles d'or, statues de stuc. Les murs abritent de fameuses statues comme ces quatre grandes reliques de bronze arrachees a Angkor voici quelques siecles, ou encore cet enorme Bouddha que seuls les hommes peuvent approcher afin de le recouvrir de feuilles d'or. Il est si venere que l'or qui le recouvre lui fait des bousouflures semblables a une maladie de peau.
Tandis que je le contemple, les birmans viennent me faire la conversation ; une jeune fille timide me demande d'abord l'autorisation de me parler avant de tester son anglais rudimentaire, tandis que son pere, encore plus timide qu'elle reste quelques pas en arrieres et approuve en souriant. Une autre vient me raconter les aleas de son petit commerce de the qui ne gagne guere mais lui permet d'etre independante... Les Birmans sont d'une curiosite et d'une gentillesse desarmante, vous abordant sans cesse pour vous demander votre destination, vous accompagnant la ou vous souhaitez aller s'ils pensent que des instructions orales seraient trop difficiles a suivre, ou, quand on ne peut discuter ensemble, vous lancant des sourires teintes de Betel.
Comme autour de chaque temple, il y a des allees bordees de marchands du temple qui essaient de fourguer une marchandise a touristes souvent venue de Chine bien difficiles a examiner en detail, car l'electricite brille surtout par sa rarete, surtout dans la journee.
A la sortie, je retrouve Kyo Kyo, chauffeur de trishaw adorable qui repond a toutes mes questions pendant qu'il pedale a fond dans les rues defoncees, tout en pestant contre le gouvernement qui ne fait rien pour les reparere, gardant l'argent des impots bien au chaud dans ses poches. Au fil des deux jours ou il m'accompagne, il me raconte son histoire qui en dit long sur les conditions de vie dans son pays. Sa femme, malade d'un cancer qui n'a pu se faire soigner que grace a la generosite d'un touriste car il n'y a ici pas la moindre forme de couverture sociale, guere d'hygiene dans les hopitaux ou il faut apporter ses propres medicaments (quand on peut se le permettre, sinon... tant pis, pas de soins!) Ses sejours en prison pour opposition politique ; isole dans une cellule de la taille d'une niche pour les chiens avec seancese de torture regulieres, nourriture qu'un animal ne magerait pas, hygiene deplorable - une seule seringue et une seule aiguille non sterilisee a l'infirmerie assurent la propagation du SIDA... Que repondre face a tant de misere et d'injustice, que dire a KyoKyo qui ne se plaint pas, se contentant de raconter et de jurer qu'il continuera a manifester s'il le doit, comme son pere avant lui (il est d'ailleurs mort en prison) pour qu'un jour il y ait un peu plus de liberte et d'egalite dans le pays...


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20 août 2009 4 20 /08 /août /2009 12:33
Une semaine seulement que j'ai quitte Paris. Le temps de : - Me faire sauvagement mordre les pieds par des fourmis carnivores (si, si) pres d'un marche de Mandalay - Recevoir une proposition en mariage (un peu prematuree certes apres seulement une heure... j'ai decline) - Me faire dorer a la feuille, puis enduire d'ecorce rapee - Tenter d'obtenir les cuisses de Jeannie Longo en visitant les temples sur un velo datant du moyen age - Descendre l'Irrawdy en slow boat (tres tres slow), dormir par terre sur le pont, contempler la campagne et les chars a boeuf sur les berges ou s'ecoule une vie d'un autre temps - Recevoir au moins autant de sourires que j'ai de cheveux sur la tete - Manger des piments crus et cuits, des bonbons au sucre de palmier, des feuilles de the pilees, des galettes de crevettes sechees et d'autres douceurs inidentifiables... - Rencontrer KyoKyo, conducteur de trishaw et ex prisonnier politique recidiviste qui m'a raconte des histoires a faire froid dans le dos... Et bien d'autres choses encore. Une semaine cela suffit pour partir au bout du monde... En revanche, les connections Internet etant fort peu fiables, je posterai plus tard quelques histoires de Mandalay... pour les photos, je crains que cela soit mission impossible depuis ici!
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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 10:04
Quand on veut voyager loin, il faut etre patient. Pres de 24h pour rallier Bankok ou je me retrouve presque a la maison, les odeurs, la chaleur, les poissons prehistoriques et les jus de minuscules oranges dont je revais il y a encore quelques jours.
A peine le temps de me remettre du trajet, je file  a Yangoon... premiere impression bof bof, je n ai jamais trop aime les capitales, donc je decide de partir pour Mandalay (en lisant le guide apres coup, j'ai realise que ce n'etait pas forcement le sens de trajet le plus logique mais trop tard). Je reviendrai a Yangoon a la fin du voyage
Entre temps, j ai change des dollars... me voila dans la peau d'une braqueuse de banque, mais je n avais pas prevu un assez gros sac; pour 400 dollars, j'ai 400 000 kyats en coupures de 1000, pas loin d'etre millionaire donc. L'argent c'est un peu complique ici.  Pas moyen d'utiliser une carte bleue ou des travellers, il faut donc du liquide, sachant dans certains endroits on ne prend que les kyats et dans d'autres que les dollars en coupures pas abimees et avec le change exact!!!

Yangoon Mandalay en train : 14h de trajet prevu (c etait long mais un bon moyen de decouvrir la campagne) en vrai 18h sur des sieges tous defonces d un vieux train russe qui se prend pour une essoreuse et atteint parfois (pas souvent il faut dire) une vitesse de pointe d'environ 50km/h. Pittoresque mais comme la fin semblait n'arriver jamais, je me suis demandee si je n'allais pas atterir en Chine.
L' occasion de contempler le paysage ;  buffles surmontes d'aigrettes qui leur nettoient la peau, rizieres a perte de vue, hommes en jupe (le longyi, costume local adopte par tous et qui parait bien confortable) et femmes qui fument de petits cigares, curieux melange de visages d Asie du Sud Est et de l'inde dont la frontiere n'est pas bien loin.
A chaque arret montent dans le train des dizaines de vendeurs qui proposent toutes sortes de mets exotiques (ce qui veut dire que je n'ai pas la moindre idee de ce que c'est). Poussee par la faim, j'achete un riz au poulet, et quand le vendeur veut m'entuber de 500 kyats (30cts donc), il se fait prendre a partie par tout le wagon et se voit oblige de me rendre ma monnaie. Ah l'honnetete! C'est bien agreable, surtout quand on ne comprend rien a ce qui se passe (je connais deux mots de birman, ce qui rend les conversations un peu difficiles)

 Mandalay et ses multiples temples a decouvrir avant de rempiler pour un long (je suis un peu maso) trajet en bateau pour Bagan dont on dit que c'est presque aussi spectaculaire qu'Angkor . A voir

 Je ne sais pas quand j'aurai l'occasion d'acceder a Internet a nouveau...
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